LK, vieille amie et fidèle lectrice, notant la tonalité tristounette de mon dernier post, me raconte une histoire qui nous rassérène.
Arrêt d’autobus mairie du XIXe (je la connais bien, c’est celle que mon grand-père a libérée en août 1944). Ce n’est pas l’heure de pointe, LK monte dans le bus en même temps qu’une dame africaine qui porte un bébé et demande à son petit garçon d’aller s’asseoir à la place libre à côté de LK. Physique Kirikou ; comme il est petit, LK l’aide à monter sur le siège et la conversation s’engage entre elle et Ismaël (sept ans). Le bus longe le parc des Buttes-Chaumont, Ismaël semble rêveur ; puis il se tourne vers LK et observe : « As-tu vu comme ces fleurs blanches sont belles ? » s’ensuit une discussion sur les fleurs blanches, les fleurs rouges, celles qui poussent dans la terre, celles qu’on voit aux arbres. Échange d’informations biographiques : Ismaël annonce qu’il « travaille ». Éclaircissement : il travaille à l’école – et bien, ce que LK avait déduit de sa façon de parler.
Il y a des moments où l’on se réjouit que la bonne vieille école de la République soit encore capable de donner à un petit Malien haut d’à peine un mètre (son obsession c’est de devenir grand, très grand, comme son papa) les moyens d’exprimer ainsi son émerveillement printanier.
Si Mme Le Stylo du Front national remporte les prochaines élections – ce qu’à Dieu ne plaise – et qu’elle cherche noise à Ismaël et sa famille, LK est prête à faire barrage ; elle peut compter sur moi en renfort.
Sur ce, follohoueurs, follohoueuses, comme disait l’excellent Philippe Meyer pour conclure sa chronique France-culturelle : « Le Ciel vous tienne en joie ! »