Jamais sans mon Gabin

24 mai 2022

 (Gab-5)

Sur les films, je n’ai rien contre la VOD, mais que ce soit par vertu (vive le droit d’auteur !), pusillanimité (un super-gendarme va-t-il jaillir de mon ordinateur et me passer des menottes ?) ou manque de savoir-faire, je ne pratique pas le streaming ; je continue donc à apprécier les DVD, surtout ceux où l’éditeur a fait l’effort de proposer quelques suppléments valables (le pire en ce domaine, c’est René Château qui ne propose à peu près rien qu’un lien Internet, quelques reproductions d’affiches et de la promo pour les livres René Château, voire un pitoyable quiz).

Mon top 8[1] des Gabin d’avant-guerre : La Grande Illusion, Les Bas-Fonds, Pépé le Moko[2], Le Quai des brumes, Gueule d’amour, La Belle Équipe, La Bête humaine, Le Jour se lève, Remorques.

Mon top 14[3]-18 des Gabin d’après-guerre : La Traversée de Paris, Le Rouge est mis, Les Misérables (M. Tulard, auteur du monumental Dictionnaire du cinéma de la collection « Bouquins », qui exècre Le Chanois et Delannoy, qualifie ce dernierdenullissime), Le Sang à la tête, Archimède le clochard, Touchez pas au grisbi, French Cancan, Maigret tend un piège, Maigret et l’affaire Saint-Fiacre, Gas-Oil, Mélodie en sous-sol, Un Singe en hiver, Des Gens sans importance, Le Cave se rebiffe, Le Pacha, Le Clan des Siciliens, Deux hommes dans la ville, La Horse, Le Chat.

Un cas à part : je ne sais si je recommande L’Affaire Dominici (Claude Bernard-Aubert, 1973, rien vu d’autre de ce réalisateur)[4], un des seuls Gabin notables que je n’avais pas vus, mais il y est exceptionnel, en patriarche taiseux de Lurs, et ça fait plaisir de reconnaître quelques visages dans les rôles secondaires : Victor Lanoux est un fils faible et perdu, Gérard Depardieu un petit-fils un peu voyou (va savoir pourquoi ça lui va bien), Paul Crauchet un flic acharné mangé par son obsession ; à noter Geneviève Fontanel, épatante d’ambiguïté en bru qui se tait soit parce qu’elle ne sait rien, comme elle le dit et le répète, soit parce qu’elle épouse à l’extrême la valeur de base de la vie de son beau-père, le silence. Le film lui-même est ambigu : son épilogue où l’on voit apparaître le vrai défenseur des Dominici, le ténor du barreau marseillais Émile Pollak, signe le banal film à messages : « les vrais coupables n’ont pas été démasqués », « mes clients sont innocents », « plus jamais ça ! », mais il y a de bons moments de cinéma et Gabin lui-même, avare de mots, tout de lenteur et de fureur contenue, est… Gabin. Très différent et puissant à sa manière, sera Michel Serrault trente ans plus tard dans une autre version de l’affaire (L’Affaire Dominici, de Pierre Boutron[5], avec aussi Michel Blanc, assez loin des Bronzés, et épatant en petit flic teigneux et ambigu), d’ailleurs non élucidée à ce jour et qui ne le sera sans doute jamais.

Un deuxième cas à part, c’est le troisième (et dernier) Maigret, Maigret voit rouge (Grangier, 1963). Pas forcément le top du scénario, mais on entend qu’il parle (bien) anglais et en dehors de l’incontournable Frankeur, on a droit dans des rôles secondaires à Michel Constantin, Edward Meeks (enfant j’ai croisé cet acteur, qui était avec Jess Hahn et Eddie Constantine un des Américains du cinéma français), Marcel Bozzufi et Françoise Fabin ( ah ! ces mollets[6] !)

Quelques nanars (ou « boulons », comme dit mon ami Choo-Choo) : La Bandera (Julien Duvivier, 1935) un des premiers grands succès de Gabin avant-guerre, et de l’aveu même de sa vedette, à la limite du regardable. Pour la curiosité, Annabella, Viviane Romance et Robert Le Vigan dans les rôles secondaires. Le film est dédié par Duvivier au général Franco[7]. Pas lu le roman de Mac Orlan d’où il est tiré, mais ce qui passait (peut-être) à l’écriture donne un scénario absurde, chargé d’invraisemblances et de pitoyables coups de théâtre.

J’ai cité Golgotha (Duvivier, 1935) – une bonne histoire à la base, même si on connaît la fin -, c’est assez lourd et empesé malgré les grands acteurs (dont Edwige Feuillère, épouse de Gabin/Ponce Pilate dans le film et à laquelle le facétieux ne s’adressa plus désormais qu’en l’appelant « madame Ponce ») ; dans le genre Jésus je préfère l’étrange L’Évangile selon saint Mathieu de Pasolini, La Dernière Tentation de Christ de Scorsese et surtout l’indépassable film des Monty Python La Vie de Brian.

Après cette divagation christique, revenons à nos nanars.
Je n’ai vu que des extraits de son premier film (Chacun sa chance,1930), une comédie légère où il pousse la chansonnette aux côtés de sa partenaire (et première femme) Gaby Basset ; idem des Gaietés de l’escadron (Maurice Tourneur, 1932), où il partage la vedette avec Raimu et Fernandel, mais ça m’a bien l’air d’être le degré au-dessous de zéro du comique troupier ; ayant comme Fernandel fait ses débuts sur les planches dans des numéros de comique et de chanteur, Gabin avait un vrai lien d’amitié avec le Marseillais. Après avoir mené chacun de leur côté des carrières à succès, ils se retrouvèrent pour créer une société de production commune. Las ! La GAFER ne produisit qu’un film où ils partageaient la vedette. Deux des plus grandes stars du cinéma français en tête d’affiche, le succès était assuré. Les jeunes producteurs-acteurs s’entourèrent de bons professionnels : Pascal Jardin et Claude Sautet pour le scénario, et Gilles Grangier pour la mise en scène… Le résultat : démoli par la critique, boudé par le public, L’Âge ingrat fut un four et marqua la fin de la GAFER. Une soixantaine d’années plus tard, le film reste à peine regardable. La minceur du scénario, la succession incohérente des rebondissements sub-courtelinesques gomment le plaisir passager de revoir la jeune et durablement délicieuse Marie Dubois ou l’excellent Noël Roquevert. Quant aux stars, l’inintérêt fondamental de leurs personnages et la débilité définitive de l’intrigue les poussent à en faire des caisses ; en étant des parodies d’eux-mêmes, ils parviennent à peine à nous faire sourire de temps en temps et ne font que souligner l’inanité de la faible aventure où ils se sont imprudemment lancés. Pourtant, même si ce n’était pas son registre naturel, Gabin peut être bon dans une comédie, à condition qu’elle raconte une histoire. En duo avec Darry Cowl, aidé par Bernard Blier, Julien Carette, Dora Doll et Roquevert, il avait excellé dans Archimède le clochard. Lorsque dans deux scènes du film il danse et chante, il est émouvant de voir cet homme alourdi vivre sans retenue ni ridicule un moment de sa jeunesse – ici, le personnage de Gabin colle parfaitement avec le personnage joué par Gabin et tout en riant de bon coeur, on est gagné par une forme d’émotion assez poétique : vers la fin du film, c’est joli, de voir cethomme seul qui s’éloigne en dansant pieds nus, ses chaussures à la main, sur la plage de Cannes, mais c’est poignant aussi.

Quant aux Vieux de la vieille (Gilles Grangier, 1960), il paraît que c’est un film « important », car c’est le premier où Gabin (quarante-cinq ans à l’époque du tournage) se vieillit pour se rapprocher de ses deux co-stars (Noël-Noël, soixante-deux ans, et Pierre Fresnay, soixante-trois) pour former un trio de vieillards indignes ; à mon humble avis, c’est tout simplement affligeant de bout en bout. Triste de penser que c’est le dernier film tourné par l’excellent Pierre Fresnay, autrefois partenaire du jeune Gabin dans La Grande Illusion, et qui affectait tout au long du film un faux accent charentais grotesque à côté du faux accent berrichon de Noël-Noël et de l’accent normand (un peu plus juste) de Gabin. Ça se veut un road-movie de trois vieux insupportables, mais ce n’est que long et ennuyeux – à deux ou trois gags près. Ça devait (peut-être) passer en livre grâce à la vivacité de l’écriture de René Fallet et l’intervention d’Audiard n’a pas suffi pour en faire une histoire qui tienne un tant soit peu la route – ça reste une série de sketches assez faibles. Pourtant Grangier, modeste artisan tout-terrain assez injustement sous-estimé, si ce n’est méprisé, savait y faire en comédies comme en témoigne la suprêmissime Cuisine au beurre (1963) où règne le couple Fernandel-Bourvil…

Pas vu Monsieur (Le Chanois, 1964), que M. Tulard qualifie de « pitoyable », mais j’aimerais bien parce qu’aux côtés du « Vieux » débute[8] la future « grande sauterelle » Mireille Darc, que j’ai eu la chance de croiser deux ou trois fois plus tard dans sa vie (j’ai réécrit quelques répliques d’un oubliable téléfilm dont elle était la star et pour me remercier elle m’a invité à l’accompagner dans un cinéma des Champs-Élysées voir La Leçon de piano, le beau film de Jane Campion. On a même pris un thé après). Dans le genre navet, mon ami Vincent « King » et moi avons regardé effarés l’indigent Tatoué (Denys de laPatellière, 1968) : pour compenser le creux du scénario, Gabin et de Funès cabotinent à tout va. Il y a un running gag de niveau moins que zéro, les rebondissements sont absurdes et longuets (c’est terrible, quand 1 h 31 de comédie, ça n’en finit pas) ça nous a peinés parce que c’est un sujet de Boudard et Alphonse, c’est Alphonse – et que Jardin a participé au scénario et écrit les dialogues, où il fait du sous-Audiard pour masquer l’incohérente et radicale inanité de l’histoire. Plus de trois millions d’entrées à l’époque, OK, mais ça vaut pas un pet de lapin. Paraît que Gabin et de Funès, tous deux méga-stars à l’époque, étaient très contents à l’idée de tourner ensemble pour la première fois depuis La Traversée de Paris mais ça s’est mal passé. Un peu à cause de la différence des personnalités : Gabin qui veut que tout soit en place pile-poil et de Funès qui improvise sans arrêt. Questions d’ego aussi : visionnant les rushes, quand l’un des deux préfère une prise, l’autre en préfère une autre. Franchement, vu le résultat, z’auraient mieux fait de s’abstenir. Du même La Patellière, le calamiteux Le Tueur (1972), avec son scénario sans queue ni tête malgré quelques bons dialogues de Pascal Jardin, ne résiste en (petite) partie qu’à cause de la qualité des acteurs : Bernard Blier (« le Bernard ») en patron de la Sûreté, Fabio Testi, pas si mal en Alain Delon du pauvre, la jeune et mignonne Uschi Glas, sans oublier Félix Marten (pas mal !), Ginette Garcin et un certain Gérard Depardieu promis à un bel avenir. Pour la curiosité, chanson de Ricky Shayne, pseudonyme de George Albert Tabett, un rocker français (un « sous-Johnny » si on veut être méchant), ayant fait une honnête carrière dans les pays germanophones. Il y a sûrement d’autres Gabin calamiteux, mais je ne les ai pas tous vus et ne vais pas me lancer dans la liste de ceux qui sont simplement moyens.

Top 14-18 des noms : le sien est hors compétition : Jean Gabin Alexis Moncorgé, Gogol et Tchekhov, qui partageaient (entre autres) un goût pour les noms marrants, auraient adoré. Pour  en revenir à Gabinski et à ses noms de cinéma, il en a eu une belle collection ; passons sur ceux où il n’a qu’un prénom, avec ou non sobriquet,  citons d’abord les noms de famille à consonance bien française (les Bouin, Grivot, Cordier, Fricot, Lafarge ; Valois Châtelain ou Châtelard, Maréchal, Rivet, Ruffin, Ledru, Lamy, Viard, Laurent, Ferré, Neveux, Raynal, Lambert, Boulin, Martin, Quentin, Le Guen, voire Malhouin) ; certains  sortent un peu de l’ordinaire[9] ; souchien : Jean-Hugues Guillaume Boutier de Blanville, dit « Archimède le clochard » ; comte Enguerrand de Montignac, ou « Legrain », légionnaire en retraite ; Antonio Sanna, chirurgien ; Nicolas Dange, dit « Nick », agent colonial ; Léandre Brassac, vétérinaire ; Joé Greer, coureur automobile ; Victor Le Garrec, entraîneur de boxe ; Trott Lennard, aventurier ; Raymond Pinsard, mécanicien de locomotive, aveugle après un accident ; André Gobillot, avocat ; Carlo Bacchi, industriel romain ; Victor Messerand, inventeur ; Henri Danglard, directeur de cabaret ; Pedro Savreda, mécanicien ; François Paradis, trappeur ; Martin Roumagnac, entrepreneur en maçonnerie ; Pépel,[10] dit « Waska », cambrioleur ; « Pépé le Moko », caïd parisien coincé dans la casbah d’Alger ; Jean Chappe, camionneur ; Lucien Bourrache, dit « Gueule d’amour », légionnaire ; Ferdinand Maréchal, dit « le Dabe », un truand[11] ; Martousse, mauvais garçon ; le baron Jérôme Napoléon Antoine ; Jean-Marie Péjat, réparateur de vélos ; Richard Briand-Chamery, dit « le commandant », turfiste un peu escroc ; Emile Beaufort, président du conseil ; Léandre Brissac, vétérinaire ; Maître André Gobillot, avocat ; Trott Lennard, aventurier ; Victor Ploubaz, aventurier mythomane ; Noël Schoudler, financier ; Auguste Maroilleur, paysan ; Vittorio Manalese, truand chef de clan ; Germain Cazeneuve, éducateur ; sans compter Gaston Dominici, Jean Valjean, Eugène Lantier, Ponce Pilate, le maréchal Lannes et le commissaire Maigret – et (j’allais oublier) Arsène Lupin dans une opérette.

Quelques jolis sobriquets de Gabin à l’écran (qualité des films non garantie) : Paulo les Diams ; le Dabe ; Max le Menteur, Pépé le Moko ; Père Tulipe.

Top professions : les plus courantes (je ne compte pas) ont été truand en retraite ou non ; mais il a souvent été ouvrier ; mécanicien (Gloria), chauffeur, marin, marchand (de tissus, Chacun sa chance) ou de TSF (Tout ça ne vaut pas l’amour) ;opérateur de cinéma (Coeurs joyeux). Hors-la-loi ou acharné à la faire appliquer, il a pratiqué l’alternance des fonctions : inspecteur de police dès son deuxième film (Méphisto, 1931), il était cambrioleur dans le troisième (Paris béguin), revenant avec régularité aux rôles de soldat ou flic (souvent commissaire) ; il a été paysan à deux reprises ; aventurier parfois il a été aussi – mais plus rarement – ingénieur, contremaître, ou industriel, mareyeur et armateur, juge une fois, avocat, inventeur, trapéziste, garagiste, artiste peintre (Grandgil dans La Traversée de Paris), médecin, vétérinaire, restaurateur – et footballeur aussi ; bibliothécaire une fois, et chef de gang en même temps (ouf !) ; il a été conducteur d’autos, de trains, de péniches, pilote de bateaux, chauffeur de camions – jamais pilote d’avion à ma connaissance ni de fusée, je ne vois pas dans sa longue filmo de film d’aventures spatiales. Déjà que selon Lautner il râlait de devoir insérer sa masse dans un « suppositoire » ( la Matra du Pacha), je ne le vois pas trop grimper à bord d’une capsule mise en orbite autour de la terre, même s’il avait eu Sandra Bullock comme partenaire.[12]

Top partenaires féminines : la plus connue est Michèle Morgan (Le Quai des brumes, Remorques) mais il y a la belle Dita Parlo de passage dans La Grande Illusion, la belle et très méchante Viviane Romance dans La Belle Équipe, moins méchante dans La Bandera où transite la belle Annabella ; superbe Arlettydans Le Jour se lève ; la glamoureuse Simone Simon (La Bête humaine),c’est pas rien, et Mireille Balin (Gueule d’amour, Pépé le Moko) a les plus beaux mollets du cinéma français avant Jeanne Moreau qui sera la jeune et pétulante amante du vieillissant Gabin dans Gas-oil.

Après guerre, il y aura aussi Danièle Delorme, bien mignonne en Fantine (Les Misérables)et toujours mignonne, mais dangereuse (Voici le temps des assassins), Françoise Arnoul, ravissante débutante dans French Cancan  et touchante dans Des Gens sans importance, et bien sûr Bardot : il paraît que, malgré le plaisir de retrouver « madame Ponce », Edwige Feuillère, qui jouait (très bien) le rôle de légitime épouse, Gabin était gêné de tourner les scènes les plus osées d’En cas de malheur face à la plus hot des jeunes actrices françaises – cette gêne dont Autant-Lara a su jouer fait partie de l’intérêt du film et enrichit l’ambiguïté de ce personnage d’un homme désabusé et vieillissant tourmenté par le « démon de la chair » . Je n’aurai garde d’oublier que les rôles secondaires d’Annie Girardot (Le Rouge est mis, Maigret tend un piège) ne sont pas mineurs) ; mentionnons uneapparition de Martine Carol dans Le Cave se rebiffe,un film qui voit le retourd’une presque star d’avant-guerre :Françoise Rosay (La Kermesse héroïque) épatante en vieille indigne et qui se spécialisera dans ce rôle pour la dernière partie de sa longue carrière (premier film, muet, en 1911, quand elle avait vingt ans le dernier en 1973, quand elle avait dépassé les quatre-vingts) ; last but not least, n’oublions pas la grande Simone Signoret, sa partenaire dans un de leurs plus grands films, Le Chat. Fun facts rapportés par le metteur en scène Granier-Deferre : Gabin craignait un peu Simone ; il l’avait demandée comme protagoniste, appréciant ses qualités d’actrice, mais il considérait avec un scepticisme  goguenard ou un peu inquiet ses engagements à gauche, et il craignait qu’elle ne l’ «emmerde » avec sa propagande politique » ; entre deux scènes, Simone faisait tranquillement ses mots croisés et tout s’est déroulé sans anicroches ; le chat, en bon chat, au lieu de faire ce qu’il était censé faire (fuir Signoret et aller vers Gabin), persistait à faire le contraire.

 

Quelques livres, quand même

Florence Moncorgé Gabin : Quitte à avoir un père, autant qu’il s’appelle Gabin. J’ai pas lu, mais j’adore le titre.
Jean Gabin (avec Sébastien Gimenez) : Maintenant je sais.
Gilles Grangier : Au-delà de la Loire, c’est l’aventure. Pas le plus coté des réalisateurs français, mais un très bon, même s’il s’est raté parfois – assez rarement, en fait ce petit bouquin est plein de récits délectables sur le cinéma français et on y voit Gabin, mais pas que : Harry Baur, Carette, Dalio, Audiard, etc.

Des bios, il y en a plusieurs, mais je sais pas laquelle recommander, j’en ai lu aucune.

L’exposition

« Jean Gabin. L’exposition » (jusqu’au 10 juillet 2022 à l’espace Landowski – 28, avenue André-Morizet – Boulogne-Billancourt).



[1] Je sais, il y en a neuf.

[2] Qu’on peut aussi classer dans les nanars selon l’humeur.

[3] Ça, c’est mon coup de chapeau à l’ami Loïc, grand fan du Stade toulousain, grand lecteur de romans policiers et propriétaire avec sa femme Céline de la meilleure fromagerie du faubourg : Fernin – 204, rue du faubourg Saint-Martin. Tél. : 09 88 01 74 49. C’est aussi pour Brassens qui accepta une fois à par amitié pour mon père de quitter sa retraite estivale de Sète pour venir jouer dans les arènes de Fontvieille au profit de « la galette des vieux » Moi mon colon, celle que j’préfère, c’est la guerre de 14-18 !

[4] Mon ami Ouiqui m’indique qu’après des débuts audacieux (son film Patrouille de choc, inspiré par son expérience de reporter de guerre en Indochine, a été menacé par la censure, et le suivant Les Tripes au soleil, consacré au racisme, longtemps interdit), il a rencontré des difficultés : dans les années 1970, il a surtout réalisé des films pornographiques sous le pseudonyme de Burd Tranbaree, mais je n’ai pas vu Les Mémoires de monsieur Léon, Maître fesseur, Excès pornographiques, Prouesses porno ou Sarabande porno,pas plus que Les Jouisseuses, Cuisses infernales et Infirmières très spéciales. Contrairement à ce que son titre semble indiquer, Le Dernier Coït n’est pas un film porno apocalyptique, mais une adaptation de Chase ; quant à son denier projet, inachevé, La Jonque chinoise, je ne sache pas que Lino Ventura, son acteur principal, qui n’embrassait pas à l’écran, se soit embarqué en fin de carrière dans un film de cul ; d’ailleurs il n’est pas mort d’une épectase.

[5] Rien vu de lui non plus de lui, mais il a au moins un point commun avec M. Bernard-Aubert, il a réalisé un Monsieur Léon, avec le même Michel Serrault, qui n’est pas maître fesseur, mais médecin et résistant. M. Boutron est le réalisateur de la série Florence Larrieu : le juge est une femme, dont je n’ai vu aucun des treize épisodes, pas plus de sa suite Alice Nevers : le juge est une femme ;no comment non plus sur Les Étonnements d’un couple moderne, un téléfilm de 1987 qui a obtenu le 7 d’or du meilleur téléfilm. Sur ce thème, nul doute de M. Bernard-Aubert, alias Burd Tranbaree, eût réalisé une oeuvre que ni Télé 7 jours, ni Télérama n’eussent songé à primer – et qu’aucune chaîne, sauf peut-être le Canal Plus des origines, n’eût envisagé de diffuser.

[6] Toutes les références aux mollets sont dédiées à mon pote peuthe « Cap’tain Denis », fondateur de la « mollettologie »

[7] La toujours vigilante Malcampo me signale que j’omets de signaler que c’était avant la guerre civile, quand Franco commandait les troupes espagnoles au Maroc. Ajoutons par égard pour Duvivier qui n’était pas de gauche, mais pas facho, que si déjà Franco ourdissait son coup, le réalisateur ne pouvait le savoir et remerciait simplement le général pour avoir facilité son tournage.

[8] Quoique… elle avait déjà tourné cinq ou six films, dont Poui-Pouic, avec de Funès.

[9] J’ai ajouté l’occupation principale du personnage.

[10] Adaptant les fonds de Gorki, Renoir les a transposés en France, mais, peut-être à ‘initiative de son co-adaptateur le génial émigré Zamiatine, il a conservé aux personnages les noms à consonance russkoff.

 Ainsi Jany Holt  est-elle Nastia la prostituée, Suzy Prim Vassilitatilieva  et Maurice Baquet Aliocha le fou accordéoniste. Robert Le Vigan, Jésus dans Golgotgha, est un acteur alcoolique innommé. Noter le passage, en promeneur, du réalisateur Jacques Becker, assistant et ami de Renoir.

[11] Audiard n’utilisait pas que les mots de Gabin et ses manières pour écrire ses personnages. C’est sûrement en pleine connaissance de cause qu’il a emprunté le prénom du père de l’acteur, l’artiste de music-hall Ferdinand Moncorgé.

[12]  Il faut bien Sandra Bullock pour tenir toute la durée de Gravity