DU RIFIFI SUR LA BITE ROUGE

9 janvier 2018

« Only in New York city ! », me suis-je dit en découvrant cette oeuvre murale commanditée à une artiste par un restaurateur péruvien du Lower East Side. Cette image monumentale n’était pas une provocation mais une célébration pleine d’humour (une rareté dans beaucoup d’oeuvres contemporaines) d’un mythe central de la virilité telle qu’elle est si pertinemment mise à nu par la philosophe Olivia Gazalé dans un ouvrage récent.

Las ! Les esprits chagrins n’en ont pas voulu ainsi ( New York ce n’est pas l’Amérique mais c’est aussi l’Amérique) et l’oeuvre a été  aussitôt effacée  au nom de la protection d’enfants que par ailleurs la télévision, le cinéma, les jeux vidéo et internet exposent constamment à une pornographie meurtrière sans limite.

Certes ce n’est pas la tragédie artistique des Bouddhas de Bâmiyân ou de Palmyre mais c’est triste et dommage que cette avenante bite rouge ne surprenne plus les passants. L’ordre est sauf : elle sera, n’en doutons pas, remplacée par une publicité pour Coca Cola ou la nouvelle promo McDo.

 

Référence 1 : Les Mythes de la virilité, Olivia Gazalé (Robert Laffont, 2017)

Référence 2 : l’excellente série de Netflix American Vandal (8 épisodes), un faux documentaire où un étudiant est injustement  accusé d’avoir couvert de bites rouges les voitures des enseignants du parking du lycée.