Si j’en crois les informations, c’est un jeune homme né au Pakistan qui vient de blesser des malheureux dont le seul crime était de travailler dans les anciens locaux de Charlie Hebdo, qui venait de republier les caricatures ayant fait couler tant d’encre et de sang il y a cinq ans.
Si j’en crois les mêmes informations, cet homme, arrivé chez nous comme « mineur isolé » et pris en charge comme tel, n’en aurait pas été un. Mineur, pas mineur, il revendique les faits – et en urdu s’il vous plaît ! Le « pays des purs », fondé pour être la terre de l’Islam par un mourant qui mangeait du porc, est devenu une marmite où mitonne un douteux brouet islamiste justifiant sur son territoire les crimes contre les apostats, de sexe féminin en particulier, et dans le reste du monde les fatwas contre les mal-pensants.
D’autre part, et à l’occasion de la même attaque, c’est un jeune homme né en Algérie qui a passé quelques heures en garde à vue. Complice ? Que nenni : ce quidam a en réalité tenté d’arrêter l’assaillant – un réflexe qui comportait des dangers si l’on se souvient que le féroce défenseur de Mahomet tenait à la main non un téléphone portable ou un Coran, mais un hachoir de boucher.
On en connait (et pas seulement à « droite de la droite ») qui ne retiendront que la première partie de la nouvelle et réclameront la fin d’une immigration qui attire chez nous des meurtriers détestant nos valeurs de liberté et de laïcité. Pour tout arranger, on apprend que ce même jeune homme avait été il y a peu arrêté en possession du même outil, puis relâché après un simple avertissement – lui a-t-on donné en prime l’adresse de l’école de la Boucherie ou a-t-on craint pour lui les représailles des militants du bien-être animal ? Ces goûts tranchants pour un individu qui n’aime pas le saucisson auraient pu alerter.
Sur CNews et BFM TV, des voisins de l’assaillant témoigneront du fait qu’il avait, dans les jours précédant son geste, refusé de serrer la main à une jeune femme et de manger un sandwich jambon-beurre-cornichons à la Postale – un homme masqué jurera l’avoir vu cracher par terre, jeter le sandwich dans une poubelle puis hurler Allahu Akbar ! », sous les yeux indifférents d’un policier trop occupé à compléter sa grille de loto. Tout aurait donc pu être évité :
1. Pourquoi n’a-t-on renvoyé à fond de cale vers Karachi un faux mineur ignorant les Lumières et ne parlant pas la langue de Molière, Coluche, Pierre Dac et Maurice Chevalier ?
2. comment ne l’a-t-on pas fiché S et collé au mur avec ses potes terroristes dès la première incartade ?
3. pourquoi nos sous gagnés à la sueur de nos fronts servent-ils à financer l’accueil trois étoiles de criminels en puissance – sans compter les gras émoluments de traducteurs de langues non chrétiennes ?
Trêve d’âneries. (ça m’est difficile : un vieil âne de manège a trouvé refuge dans mon bureau et m’observe du coin de l’oeil).
Le fait est que l’on trouve parmi les Français issus de l’immigration ou les immigrés de plus ou moins fraîche date aussi bien des « Youssef » (le courageux qui s’interpose) que des « Ali » ou « Zaheer » ( le jeune Pakistanais au hachoir), les frères Kouachi (les auteurs de l’attentat de Charlie) ou des « neutres » qui, comme la population « souchienne », se contentent de gagner leur croûte et de rentrer à la maison pour faire leurs prières (ou pas) quand le boulot est fini et regarder le docteur Damien Mascret nous donner des nouvelles covidiennes au journal télé. Ces contradictions sont le fruit de notre histoire, elles sont le quotidien de notre société et, au-delà des questions de police qui se posent à chaque attentat, de celles liées à l’immigration, à l’éducation ou à l’intégration, leurs mécanismes sont si complexes que nous devrions nous garder des jugements à l’emporte-pièce autant que des décisions hâtives. L’émotion peut expliquer les premiers – et si l’un de mes enfants avait été attaqué au hachoir, je ne peux promettre que ne sortiraient de ma bouche que paroles de tolérance et d’amour de la justice ; quant aux secondes, on sait que les politiques ne peuvent ignorer les passions, mais c’est leur honneur de ne pas y céder ; écoutant ceux qui se sont fait profession de les manipuler avec cynisme, je préfère pratiquer la distanciation sanitaire.