CE QUI RESTE D’UN HOMME

Qui se souviendra de mon grand-oncle maternel Louis-Claude Thirion, pianiste et professeur de piano, décédé le 11 janvier dernier dans sa quatre-vingt-neuvième année ?

Dans mon bureau et sur ma table de travail s’étalent les dizaines, les centaines de pages que laissent derrière eux les gens âgés n’ayant pas pratiqué le döstädning, cette toilette mortuaire à la suédoise qui nous invite à faire le vide en nous débarrassant d’un maximum d’objets et de papiers dont nous n’avons pas besoin et qui encombrent notre espace physique et mental : un demi-siècle de notes de gaz et d’électricité, de factures diverses le tout mêlé à des courriers, des cartes postales, des photos sans légende représentant des messieurs à grande barbe et des dames engoncées dans des corsets – des Polaroids, des dessins d’enfants signés pour lui, des photos plus intimes dans une enveloppe et aussi une assez mystérieuse : ce  grand jeune homme qui marche dans une rue de Nancy, c’est bien lui. À ses côtés, une jeune fille, on le sait car elle porte une jupe. On n’en saura pas plus, car son visage a été découpé, signe que l’histoire s’est mal terminée.

Et puis il y a les relevés bancaires, les dossiers d’assurance, cinquante ans de taxes d’habitation et de taxes foncières, des dossiers de factures, l’inventaire de la maison de ses parents à Nancy, l’épais dossier de succession d’une grand-tante décédée dans les années 1960. Les cahiers d’un prof sérieux qui prend des notes sur chaque élève et garde la trace de leurs prix et accessits aux examens de fin d’année.

Des centaines de partitions qu’avec ma soeur nous distribuons peu à peu aux anciens élèves ainsi qu’aux musiciens amateurs que le destin dirige vers nous depuis que la succession est ouverte.

D’un épais porte-cartes j’extrais les traces de différentes époques de sa vie : cartes de professeur (au conservatoire de musique de Nantes, à celui de Boulogne-Billancourt), carte d’adhésion au syndicat UNSA («libres ensemble»), carte de médiathèque, carte de membre d’adhérent de l’association des anciens de la cité universitaire de Paris ; carte de la Bibliothèque nationale, carte de membre perpétuel du Conservatoire de musique de Paris, rue de Madrid – sans oublier les cartes bancaires que je découpe en petits morceaux, un passeport périmé, des cartes d’identité (la sienne, celle de la vieille tante, celle de sa maman, épouse en secondes noces de mon arrière-grand-père) et last but not least, sa carte Vitale. Et les cartes de visite, j’allais les oublier : un commissaire-priseur, un notaire, un assureur, Claude-Jean « Tito » Antoine, président et cofondateur de Nancy Jazz Pulsations, Charlette Thévenot, dont le « bateau phoque » est ancré au port de l’Arsenal. Une souche de tickets à en-tête de l’hôtel Mercure de Luxeuil-les-Bains avec des numéros et la mention « carte de propriété ». Carte de propriété de quoi, je te pose la question ! Un jeu de cartes à jouer également. Ciel, grand-tonton, tu jouais… à quoi ? au bridge ? au poker ? au gin-rami ? à la canasta ? au trompe-couillon ? Ou bien tu faisais des patiences, comme la « Marie-Antoinette » chère à ma grand-mère paternelle ? En tout cas tu ne jouais pas souvent, car les cartes sont en parfait état. Va savoir ce qu’il fout là, dans la liasse des cartes, un « boarding pass » pour le Titanic à en-tête de la White Star Line. Date : 11 avril 1912. Nom du passager (voyageant seul) : Paul Romain Chevré. Mon grand ami Ouiqui m’apprend que ce sculpteur a vécu de 1866 à 1914. De son état civil complet Paul Romain Marie Léonce , il est fils du sculpteur Romain Paul Chevré (se foulaient pas trop pour les prénoms dans la famille) et sa réputation s’est étendue jusqu’au Canada ; il est en effet monté à bord du paquebot, mais il a fait partie des heureux qui, ayant trouvé place sur le premier canot de sauvetage, ont eu la vie sauve. D’après le témoignage d’un de ses compagnons (ils jouaient aux cartes dans un salon de première classe lorsque le paquebot a heurté l’iceberg), le sculpteur s’est montré assez peureux pendant tout l’épisode. Pour les amateurs aimant voyager loin, on peut aller au Québec admirer ses oeuvres majeures, dont une statue de Samuel de Champlain. Pour les autres ils peuvent se borner à Asnières : il est l’auteur d’une Marianne qui trône dans la mairie.

Derniers bouts de papier : deux tickets à 500 Fr (tarif normal) pour un récital de Vladimir Horowitz au théâtre des Champs-Élysées le 2 novembre 1985 à 15 h 30.

Un gros sac en plastique plein de clés : certaines ouvrent la porte de son appartement, de sa boîte aux lettres, de sa cave… les autres ?

Et puis il y a les CD, les 33 tours, des centaines, des milliers : grands interprètes d’oeuvres classiques, mais aussi des compositeurs du XXe siècle dont je ne connaissais même pas le nom, comme Georges Hugon (1904-1980) ou Jacqueline Fontyn (compositrice et pédagogue belge née en 1930).

Le nom de Thirion reste connu des « gens d’un certain âge » par celui de son demi-frère André, mon grand-père, surréaliste et auteur du classique Révolutionnaires sans révolution ainsi que de quelques essais, de pièces et d’un volume de poésies – le tout épuisé comme il se doit. Pour les très très vieux Lorrains, ils se souviennent peut-être de Louis Thirion (1879-1966), l’arrière-grand-père, compositeur de deux symphonies et de musique de chambre, professeur de piano et d’orgue au conservatoire de Nancy et directeur par intérim dudit conservatoire à deux reprises. Au cimetière de Baccarat, nous avons rencontré une de ses anciennes élèves des années 1930, quatre-vingt-dix-huit ans aujourd’hui et très alerte d’esprit malgré la cécité et le fauteuil roulant. D’après son témoignage, « arrière-papy chou » (pour le faire enrager, ma soeur appelait « papy chou » notre grand-père) pratiquait une pédagogie assez sévère et ne tolérait pas le laisser-aller : comme elle avait négligé une page d’exercices, elle se fit enguirlander de la belle manière. Au moins ne se fit-elle pas battre, comme notre pauvre vieux grand-tonton qui, haut comme trois pommes, prenait des coups sur les doigts, des baffes et des fessées s’il n’avait pas bien travaillé ses gammes. Deux heures de piano par jour à six ans, c’est du putain de lourd – pas par hasard que pour échapper à ce régime le grand demi-frangin et futur papy chou se fût carapaté dès que possible pour aller faire le fou (et la révolution) à Paris.

Encore des papiers : liasses de coupures de presse concernant des rééditions ou concerts des oeuvres de son père, à qui il vouait un culte.

Et lui ?
Il ne se donna jamais le choix de mener une autre vie que celle en vue de laquelle il avait été programmé et formé à la dure. Le piano, m’avait-il dit parfois, n’était pas une passion, mais son métier.

Prospectus ou affiches de concerts :

–              Les premiers datent de 1952 à Nancy où il est la jeune vedette, car l’orchestre de Nancy en tournée l’emmène comme soliste : Fauré, Bizet, Franck, Chabrier, dit le programme (all in densk) du théâtre Tivoli de Copenhague) ;

–              Le 15 décembre 1957, auréolé du prestige de nombreux prix (de piano, d’accompagnement, d’analyse) reçus au conservatoire de Paris où il a été l’élève du pianiste Yves Nat et du compositeur Olivier Messiaen, il joue le Deuxième concerto de Liszt à la salle Victor-Poirel (Ouiqui, à l’aide : ingénieur français, 1804-1881) de Nancy avec l’orchestre symphonique des moins de quinze ans du lycée Henri-Poincaré sous la direction de Gérard Stoltz (Ouiqui à l’aide : ce n’est ni l’économiste norvégien, ni le pourvoyeur de drogue de Pierre Palmade, mais bien un musicien – né en ? – dont L’Est républicain m’annonce le décès en 2007) et Serge Verstraeten, là encore, merci Ouiqui, il s’agit bien d’un musicien, prof au lycée Henri-Poincaré (re-Ouiqui : mathématicien et physicien né à Nancy en 1854, mort à Paris en 1912) : engagé dans les FFI en 1944, il a été blessé dans les combats pour la libération de Nancy, au cours de la fusillade du pont de la Renaissance. Il avait alors 19 ans, nous dit L’Est républicain. Déduction mathématique (j’ai ça dans le sang, faut croire : Louis-Claude a obtenu une licence de maths parallèlement à ses études musicales) : il est né en 1925 et décédé en 2023, quasi centenaire ;

–              Le 12 mars 1958, il joue au centre culturel de la cité universitaire de Paris (Concerto en ré majeur de Haydn) ;

–              Le 4 décembre, récital au conservatoire communal de Gembloux, près de Namur (Bach, Chopin, Schubert, Liszt, Camille Schmitt, Fauré, Ravel) ;

–              Le 6 avril 1962, il joue en récital un programme qui va de Bach (toccata et fugue en ré mineur) à Prokofieff[1] (3e sonate) au théâtre de la maison internationale de la Cité U (souviens-toi, follohoueur/ (se) attentif (/(ve), il a la carte.

–              En 1963, ça plane pour lui : récital à l’École normale de musique (Mozart, Beethoven, Chopin, Fauré, Albeniz, Balakirew[2], places de 3 à 10 NF) ; puis il joue à l’invitation de l’ambassade des États-Unis (pas de places à vendre, c’est sur invitation seulement) en solo (Bach, Brahms, Chopin, Fauré, Albéniz) et en accompagnement du baryton américain Wilder Luke Burnap (pas le compositeur anglais, 1839-1905, ce gonze-là j’ai pas ses dates, mais je sais qu’en 1977 ce WLB a chanté – avec Meryl Streep, if you please !) dans Happy End, de Brecht et Kurt Weil, au Martin Beck Theater sur Broadway) ;

–              Concert à la salle des conservatoires le 9 mars 1964 : son troisième récital parisien dit le flyer (Bach, Brahms, Liszt, Chopin, Fauré, Ravel, Bartok, Albéniz, places de 3 à 12 Fr, location à la salle ou chez Durand, place de la Madeleine) ;

–              Concert à la Sorbonne en 1965 (avec l’orchestre symphonique de la garde républicaine sous la direction de François-Julien Brun, places 2 Fr pour le Premier concerto de Prokofieff[3] et les « Danses polovtsiennes » du Prince Igor de Borodine, avec en prime la Sixième symphonie « Pathétique », de Tchaïkovski, c’est cadeau) ; re-Sorbonne en 1966 avec le même orchestre et le même chef, également compositeur moderne puisqu’il dirige son propre Essai de musique spatiale (participation aux frais, 2 Fr) ;

–              Concert dans la prestigieuse salle Cortot le 4 décembre 1967 (Carnaval de Schumann, Polonaise-fantaisie de Chopin, livre I des Études de Debussy, Valses nobles et sentimentales de Ravel, et Regards sur l’esprit de joie, de Messiaen, pour finir hard-core. Prix des places de 5 à 12 Fr).

Là je vous en épargne quelques-uns (association Musique, culture et Arts de Nancy à la salle Poirel (encore).

–              Au cours de l’année 1970, sa connexion américaine fonctionne : il est au programme de l’American Students Atelier Réunion à l’église américaine du quai d’Orsay (de Haendel à Messiaen en passant par Fauré et Poulenc, c’est pas mal) ;

–              Le 27 février 1975 à 21 heures avec la violoniste Marie-Claire Bainvel, salle Francine Vasse, rue Colbert à Nancy, il joue des sonates pour piano et violon de Mozart, Schubert, Franck et Debussy (avec Stravinsky l’influence musicale majeure sur son père). C’est la conclusion d’une mini-tournée de l’ouest qui a débuté à Vannes le 18 et s’est poursuivie à Angers le 25 ;

–              Années 1970, je vois des concerts à Nantes et Angers, au château de Lourmarin, au Lucernaire à Paris.

Fast forward to :

–              Le 28 septembre 2004, récital à l’auditorium du conservatoire de Nancy.

Pause : je m’y perds, car il y a beaucoup d’exemplaires des annonces et des programmes. J’arrête la liste, car il n’y a que dans Modiano que les noms propres dans les listes provoquent un effet hypnotique. Là ça va devenir chiant (ça l’est peut-être déjà, d’ailleurs).

Deux ou trois affiches, quand même ; et on arrête les papiers (moi-même j’en peux plus, ma table est envahie et ça se mélange avec les dernières factures à payer (Engie, Orange, charges du CPAB) :

–              Une rose avec dessin signé Bretecher quand même pour le 13 décembre (année ?) au théâtre Graslin de Nantes : avec Georges Lambert (flûte), il joue Donizetti, Schubert, Roussel et Prokofiev[4] ;

–              Une très grande (la plus grande de la collection – même Horowitz il aurait pas plus grand) avec son nom en très gros et gras. C’est le 31 janvier 1979 au château de Goulaine, près de Nantes et il joue plusieurs pièces de Chopin, les Kreisleriana de Schumann, les Variations sur un thème de Paganini de Brahms, et le Prélude, choral et fugue de Franck ;

–              Stop il y en a une plus grande : jeudi 13 septembre (année ?) dans le cloître du musée David d’Angers (repli Greniers Saint-Jean en cas de mauvais temps), entrée gratuite pour l’orchestre philharmonique des Pays de la Loire (directeur musical Marc Soustrot) : entre l’ouverture d’Egmont la Deuxième Symphonie de Beethoven, il est le soliste pour le Troisième concerto de Ludwig van ;

–              Last but not least, l’affiche jaune pétant : les 26 et 29 avril 1981, il joue avec le Muncie Symphony Orchestra dirigé par Robert Hargreaves. Vous me direz, Muncie, c’est pas Chicago, Boston, New York ou San Francisco, les orchestres américains qu’on connaît, et Hargreaves, c’est qui ce rombier ? Merci qui ? Merci Ouiqui : 1914-2000 et un grand article dans le Muncie Evening Press. Oui, Muncie, Indiana, là où Spielberg a tourné Rencontres du troisième type, un film un peu long et ennuyeux à mon goût, mais où l’on a le bonheur de voir François Truffaut jouer (in English, my dear). Well, mon great-uncle, French pianist, fucking hell,  il a joué un putaing de programme ce soir-là : le Premier concerto de Prokofiev, le Concerto pour la main gauche de Ravel, l’Estancia de Ginastera et pour finir les Vingt regards sur l’enfant Jésus de Messiaen. Billets de 4 à 5 dollars seulement ! Précision qui a son importance : à l’issue du concert, les assistants étaient invités à échanger avec le French soloist dans une backstage party sous l’égide de la Women’s Symphony Leagueet sa présidente, Nancy Vogelgesang. C’est pas rien, ça : Nancy Jayne Mitchell est née à Muncie en 1937. École primaire, études secondaires à Muncie, puis master en sciences de l’éducation à la Ball State University de… Muncie ! Mariage avec Donald Vogelgesang, originaire de… Muncie ! Ici l’esprit d’aventure l’emporte chez Nancy de Muncie : après avoir été institutrice à Dayton (Ohio), Indianapolis et Durham (North Carolina), elle revient à… Muncie ! Heureuse qui comme Nancy… Elle travaillait à Gloria’s Dress Shop et c’était une figure de Muncie. Elle est morte d’une crise cardiaque au Ball Memorial Hospital de Muncie après avoir assisté au service religieux de l’église méthodiste de… Muncie. Que tout ça se déroule à Muncie, dont j’ai longtemps ignoré l’existence, ça me bouleverse. Ma chère Leslie Knope ( Amy Poeller), héroïne de la sublime série Parks and recreations et patriote de l’Indiana, aurait été fière.

Trêve de divagations, dicevamo.

Je n’ai assisté qu’à un concert de Louis-Claude, il y a une vingtaine d’années, au conservatoire de musique russe de Paris où il avait déjà joué auparavant, dans les années 1990.

Drôle de concert, un « concert-conférence », plutôt, où il brossait un portrait musical de Sergueï Rachmaninov, maître silencieux de ces lieux, car le conservatoire porte son nom et il en a été un des premiers présidents. Soirée à l’image de mon parent : sensible et timide dès qu’il ouvrait la bouche dans le cadre familial, il l’était un peu moins en public. Sa réserve disparaissait lorsqu’il laissait la parole à la musique. En un domaine où je ne suis qu’amateur, je n’essaierai même pas de comparer son interprétation à celles des grands maîtres que furent Gilels, Richter ou Horowitz – sans parler de Nikolaï Luganski aujourd’hui. Je me souviens d’une assurance, d’une fermeté que je ne lui connaissais pas par ailleurs, de la délicatesse de touche qui rendait justice aux célèbres préludes et aux moments musicaux du géant russe.

Fun facts : Sergueï Vassiliévitch mesurait 1,98 m et Louis-Claude 1,88 m seulement…

Parmi les centaines de CD, une dizaine des oeuvres enregistrées de son père ; de lui quelques exemplaires d’un enregistrement intitulé L’Esprit français où avec un collègue flûtiste ils jouent des pièces de quelques compositeurs français : Milhaud, Poulenc, Messiaen…

De son unique enregistrement en piano solo, pas un exemplaire, le mien avait disparu et je n’en trouvais pas un dans sa discothèque : j’ai dû faire appel à Zonzon pour faire venir d’Allemagne un exemplaire des oeuvres de Paul Ladmirault (1877-1944). Belle musique que celle de ce militant breton, élève de Fauré, « le plus doué d’entre nous », disait l’un de ses contemporains, « mais aussi le plus modeste ». D’un modeste à l’autre, la musique a été transmise et je l’écoute parfois, les yeux fermés, au soir qui tombe.

Pour sa messe d’enterrement, un de ses anciens élèves a trouvé la seule église de Paris dotée d’un bon piano : c’est donc en musique, comme il se devait, que mon discret et secret grand-oncle a été accompagné vers la sortie. J’avais craint que l’assistance ne fût limitée au petit groupe familial survivant, à quelques proches… L’église Saint-Merri était pleine en ce matin de pluie : anciens élèves, collègues musiciens ou enseignants des conservatoires où il avait exercé, voisins aussi – rassemblés au-delà des croyances ou incroyances pour saluer ce modeste, l’entourer d’amitié, de reconnaissance et d’amour, lui dire qu’à défaut de s’être jamais comporté en « important », il avait été important pour eux.

Je ne sais pas si mon grand-oncle laissera une trace quelconque dans l’histoire de la musique, mais ça, comme dirait Bizot, c’est pas rien…


[1] Note à Malcampo : orthographe sic.

[2]  Sic, Malcampo.

[3] Re-sic.

[4] Ouf de Malcampo : enfin c’est orthographié dans la transcription normale.