Il fut un temps, pas si lointain, où il fallait être positif. On en avait même tiré un barbarisme, « positiver », que le groupe Carrefour utilisait dans ses campagnes de pub. Être « positif », c’était à la fois chasser les idées noires, voir le bon côté des choses, rebondir après un accident de vie, sourire plutôt que faire la gueule, etc. Avoir la « positive attitude », c’était être du bon côté.
Même dans les groupes sanguins, O +, le donneur universel, c’était mieux que O -, A et B + mieux que A et B -. Pour AB -, si on pouvait éviter cette galère !
Puis vint le sida et le positif prit une rafale. Nous vîmes apparaître les visages émaciés, angoissés, des séropositifs et nous avions beau les inciter à « positiver », ils n’étaient pas convaincus qu’être positif c’était si chouette que ça !
Maintenant c’est le Covid : en voyant l’autre jour à New York, à la sortie du centre de tests Covid, un monsieur faire une tronche d’un pied de long en apprenant qu’il était positif, je n’ai pas pensé que j’étais concerné. Me voici positif à mon tour (coup de fil d’Isabelle, ma merveilleuse pharmacienne qui commence par : « je n’ai pas une très bonne nouvelle à t’annoncer », suivi d’un SMS de l’assurance maladie = isolement).
Je reste positif en attendant de redevenir un homme négatif et heureux, car si nous sommes isolés avec un de mes fils, l’autre positif de la famille (pourtant c’est lui le premier qui a dit il y a trois semaines : « je suis sûr que je vais l’attraper à un moment »), nous ne sommes pas écrasés dans quatre mètres carrés l’un contre l’autre, nous avons un grand espace, et un négatif dans la famille qui fait nos courses et la cuisine. J’ajoute que, pour ce que nous en subissons, Omicron n’est pas bien méchant.
Redevenus négatifs (soyons positifs : d’ici quelques jours plutôt que quelques semaines), nous aurons le loisir d’être positifs sans complexes et sans réserve. Si chacun d’entre nous pouvait contribuer à répandre le virus de la bonne humeur dans ses différentes versions (petit sourire amical, petit sourire d’encouragement, petit coup de fil de « comment tu vas ? » ou « j’ai pensé à toi » grosse blague lourde), nous ne vaincrions pas tous les méchants virus du monde, les haines et les guerres, mais nous aurions un impact positif sur notre santé personnelle et collective.
Alors ouaille note, follohoueurs, follohoueuses de mon coeur !
Comme chantait John Lennon : « All we are saying is give PLUS a chance ! »
Bonne année à toussétoutes !
Promotion gratuite
Pharmacie Parodi
Isabelle Doumerc
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