LETTRE D’AMOUR À FRANÇOIS MOREL

2 juin 2022

Mon Toto,

Après quelques dizaines d’années de pratique hétéro, je crois à peu près établi que toi et moi ne sommes ni gays ni bi. C’est pourquoi tu ne peux te méprendre sur le sens de ma déclaration – car c’en est une.

Je t’aime, c’est comme ça – ce qu’en droit, je crois, on appelle une « formalité substantielle ».

Je ne te désire pas mais j’aime tout ce que je connais de toi – les détails et le tout : ta voix, ton poids, ta légèreté, ta façon de danser avec la vie, ta générosité, ton inventivité, ton plaisir d’être seul en scène, ton plaisir au moins égal de la partager avec un groupe d’artistes de music-hall aussi cinglés et talentueux que toi, comme dans le spectacle que vous donnez ces temps-ci au théâtre du Rond-Point, Tous les marins sont des chanteurs est, de la première à la dernière seconde, plein de tout ce qui nous donne envie d’aller dans une salle plutôt que de rester allongés sur le canap’ à patauger devant netteflicse : du rythme, de la poésie, de l’émotion, de bonnes tranches de rigolade aussi ! L’histoire en chansons d’Yves-Marie Le Guilvinec, marin poète breton ayant (ou non) vécu de 1870 à 1900 n’est pas seulement un hommage à la Bretagne et à la mer par un Normand qui n’a pas le pied marin, c’est une heure et demie enchantée d’où l’on sort avec aux lèvres le sourire, des chansons plein les poumons et la joie au coeur – sans parler de cette imperceptible touche de nostalgie qui accompagne ce qui est beau.

Follohoueurs, follohoueuses, embarquez sans délai avec le capitaine (ou moussaillon) Morel et son équipage fou de musico-chanteurs-acteurs ! Et préparez-vous à chanter avec eux La Paimpolaise, Avec le thon et autres hits signés Le Guilvinec.

Référence

Tous les marins sont des chanteurs, François Morel, Gérard Mordillat, Romain Lemire, Muriel Gastebois, Antoine Sahler, Amos Mah.
Au théâtre du Rond-Point à Paris jusqu’au 3 juillet. Sûrement une nouvelle tournée après mais ils en reviennent tout juste, les marins poètes, faut ben qu’y s’reposent un peu, mon toto et ses potos.