Le plus grave de l’agression de Poutine contre l’Ukraine, sont les victimes et les destructions.
En marge de sa réaction militaire et de sa campagne mondiale de relations publiques, je note dans la réaction nationaliste de l’Ukraine un détail qui n’en est pas un : dans un désir de « dérussification » , on déboulonne la statue de quelque général soviétique, no comment ; autre chose est de débaptiser une « rue Pouchkine » et le « conservatoire Tchaïkovski » de Kiev, une académie musicale plus que centenaire à la fondation de laquelle le musicien avait contribué, avec le compositeur Alexandre Glazounov et son élève Sergueï Rachmaninov. Que l’empreinte culturelle russe sur des terres aille bien au-delà des frontières de la Russie n’est en rien un argument pour l’annexion ou la sujétion de ces terres ; la nier est une absurdité et la certitude d’un appauvrissement, d’un rétrécissement intellectuel pour les Ukrainiens eux-mêmes.