L’ « affaire homme », comme l’appelait Romain Gary, prendra fin d’ici quelque temps (décennies ? siècles ?) et les derniers de notre espèce contempleront leurs terres dévastées, leur ruine, en se posant les mêmes questions que les habitants de l’île de Pâques : « Qu’est-ce qui s’est passé ? Pourquoi ? »
En attendant, nous avons plusieurs options…
1. Croire au miracle : la science, le progrès ? La prise de conscience écologique mondiale, la transformation de l’homme ?
2. Retarder l’échéance : ne plus manger que ce que nous faisons pousser nous-mêmes ou des animaux que nous tuons nous-mêmes ; ne plus nous chauffer du tout ; refuser les emballages et tout recycler nous-mêmes ; nous déplacer à pied, à cheval ou à bicyclette.
3. Ignorer : de toute façon ce que je fais n’y changera rien : tout se joue ailleurs, dans la surconsommation frénétique des quelque deux milliards d’Occidentaux auxquels le milliard de Chinois veut se joindre, dans l’appétit, le « greed » cynique et sans limite de compagnies capitalistes qui se repeignent en vert pour les besoins de la pub, mais sur le fond se moquent totalement de l’impact sur la planète de leurs activités.
4. Décider que tout ça c’est fake news et compagnie : « Ils essaient de nous faire gober n’importe quoi, moi j’m’en fous, de leurs conneries, j’leur pisse au cul, je les emmerde. »
Je connais des tenants de ces points de vue et à part le dernier qui m’est étranger, je peux retrouver dans les trois premiers une part de ce que je ressens ou crois penser.
Me reste à faire comme tout le monde : le peu que je peux, résolument insuffisant pour contribuer en quoi que ce soit à la résolution d’un problème qui ne sera réglé qu’avec notre extinction.
En dernier ressort, comme disait le bon Vladimir Illitch, face à l’épais dossier de « l’affaire homme », nous nous trouvons de petits individus solitaires et démunis. Incapables de concevoir l’invention révolutionnaire qui sauvera le monde, nous ne pouvons que faire de notre mieux et, sans nous faire d’illusions à défaut d’oeuvrer pour l’avènement du « Bien », tâcher à notre petit niveau de ne pas contribuer au pire.
Sur cette vue optimiste de notre avenir, follohoueurs, follohoueuses de mon coeur, je vous serre contre mon coeur et me remets à ce que mon peu honorable papounet appelait « mes petites couillonnades ».